Le Tacheles, célèbre centre multiculturel de Mitte fête ses 18 ans en février. Un anniversaire qui pourrait être le dernier. Le bail, qui lie le propriétaire du bâtiment, le groupe immobilier Fundus, et les artistes de l'association Tacheles e.V, s'achève le 31 décembre 2008, signant peut-être la fin de l'ancien fleuron de la scène alternative berlinoise, déjà accusé de s'être compromis
Le Tacheles est-il encore fidèle à sa légende? (Photo. M. N.)
Au bureau de l'association Tacheles e.V, on se veut rassurants : "On ne comprend pas cette effervescence médiatique. Pour nous, il n'y a pas de surprise, on savait très bien que le bail prenait fin. C'est seulement dans un an. On se consacre sur la trentaine d'artistes qui sont chez nous en ce moment."
Pourtant, l'avenir du Tacheles est bel et bien incertain, malgré l'afflux incessant des touristes. Le bâtiment de cinq étages, tagué, peint, restauré à certains endroits, évoquant une ruine à d'autres, détonne dans le quartier de Mitte.
Le Tacheles serait l'un des lieux les plus photographiés à Berlin. Beaucoup pensent immortaliser un de ces squats qui a contribué à la réputation alternative de la capitale allemande. Pourtant, en fait de squats, ce sont uniquement des ateliers qui se trouvent là.
Du "parler franc" à Roberto Zucco, 18 ans de contestation
En février 1990, un collectif d'artistes investit un des nombreux bâtiments laissés à l'abandon à Berlin-Est. Après des altercations avec la police, ils créent l'association Tacheles e.V, donnant ainsi l'impulsion qui va faire de la ruine de la Oranienburgerstrasse un lieu phare de la culture alternative. Une vingtaine d'ateliers sont ouverts, les artistes affluent, les happenings et les expositions se succèdent. Entre 1990 et 1993, l'utopie d'un collectif qui entendait promouvoir l'art libre et le "créer ensemble" devient réalité. Leur mot d'ordre : le parler franc, direct, "tacheles" en yiddisch.
Vient le temps de la reconnaissance publique et institutionnelle, quand l'endroit reçoit des subventions du quartier de Mitte comme du Sénat aux affaires cuturelles, provoquant au passage l'explosion du collectif de départ. Le Tacheles se trouve pris dans des enjeux politiques et financiers qui le dépassent. En 1996, l'Etat veut revendre le terrain de 3 hectares, le Sénat gèle les subventions. Le groupe immobilier Fundus achète le bâtiment et joue la conciliation en proposant un bail de 10 ans pour 1 mark symbolique, en échange de l'acceptation de rénovations et d'un aménagement futur. Acculée, l'association accepte le marché, mais fait face aux critiques qui l'accusent de vendre son âme au diable. L'ancienne scène contestataire est entrée dans l'âge adulte, celui des compromis, voire des compromissions. Les vieux de la vieille se désolent même d'un projet artistique qui sombrerait dans le conventionnel et se rappellent avec nostalgie les beaux jours d'un lieu qui a vu le Roberto Zucco de Koltès créer l'évènement en 1996.
Mais Tacheles e.V paraît décidée à aller de l'avant. Le groupe immobilier a annoncé vouloir construire un complexe haut de gamme sur le terrain du Tacheles. Conscient de l'attrait symbolique du lieu, Fundus se verrait bien intégrer le bâtiment aux futures constructions. L'ancien fleuron de la scène off, aux aspirations libertaires, serait en phase de négociations. Plutôt confiant, et conscient que personne n'a intérêt à la fermeture du lieu, ni la ville de Berlin qui s'enorgueillit d'abriter une scène alternative, ni Fundus.
Le 13 février, le Tacheles fêtera ses 18 ans comme il se doit, en ouvrant les ateliers de tous les artistes hébergés. L'occasion ou jamais de prouver aux nostalgiques qu'ils se trompent. L'association, qui parle d'"une belle aventure" passée, semble bien décidée à en vivre une autre, dans un autre Berlin.
4 commentaires:
bonjour nicole,
juste pour vous dire que ce serait plutôt sympa de citer le site d'où provient l'article (et le nom de l'auteur)..
hélas j'aurais bien aimé... mais là où je l'ai trouvé il n'y avait pas la source ... c'est un copié collé...d'un copié collé!! en général je cite mes sources !!
Mais peut etre que vous pourriez m'aider...
http://www.lepetitjournal.com/content/view/23373/1030/
sans rancune ;)
Deux groupes...
Les artistes et les autres, pris par l'argent et son besoin, n'ont plus fait de l'art noble, il y a eu conflit... entre l'argent et l'art, que décidons nous?
au sein de l'association, le climat se détériore ... l'art n'est plus et l'argent blesse... c'est peut être pourquoi il ne se sont pas battu à conserver l'endroit.
L'art n'est pur qu'a simple raison de rester loin de l'argent.
J'ai appris cela dans "courrier international" du mois d'aout.
Tout n'était pas rose là bas.
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